• Date : juin 2007

Le Fil blanc de la cascade
Cinéma muet en concert

Musique : Misato Mochizuki logo ircam
Ensemble Contrechamps, Genève
Direction : Jurjen Hempel

Création les 15, 16 et 17 juin 2007 à l’Auditorium du Musée du Louvre,
dans le cadre du Festival AGORA de l’IRCAM

Environ 10 Reprises du spectacle depuis en 2008, avec le Niew Ensemble d’Amsterdam, dirigé par Yoichi Sugiyama : Amsterdam (ConcertGebouw), Berlin, Strasbourg, Cologne. La dernière reprise a eu lieu en novembre 2015 à la Filarmonica Romana de Rome

Ma prestation

Picto1-DirArt sonorisation live
Création sonore
Réalisation en Informatique Musicale
Sonorisation
 – Création d’une bande sonore à base
d’éléments musicaux, bruitages, voix,
échantillons de shamisen, ambiances
– Création d’un patch de déclenchements
de fichiers dans Max
 – Instruments : koto, flûte shakuhachi,
shamisen, percussion, harpe,
violon, bruitages
– Gestion d’une pédale MIDI
– Gestion des retours son et vidéo
pour les 6 musiciens

Interprètes

Harrie Starreveld : flûte Shakuhachi
Makiko Goto : Koto
Hideaki Tsuji : Shamisen
Ensemble Contrechamps : Flûte, Harpe, Percussion

Extrait de l’article paru sur Anaclase.com

 » Réalisé en 1933, ce film en noir et blanc est l’un des rares exemples de la période muette de Kenji Mizoguchi (1898-1956) à nous être parvenu presque complet. Révélant un intérêt pour les conflits moraux et sociaux, le drame se noue autour de Takino Hiraito, une artiste de cirque célèbre pour son numéro de féerie aquatique, tombée amoureuse du jeune Kinya, issu d’une famille de samouraï mais que la pauvreté conduit à devenir cocher. D’emblée, un combat de singes dressés annonce la place que prendra l’argent dans le scénario, de l’aide financière apportée à Kinya pour qu’il finisse ses études de droit au guet-apens tendu à Shiraito pour lui voler ses économies – et la conduire au meurtre. Marqué par le destin de sa sœur vendue adolescente dans une maison de geishas, Mizoguchi dénoncera souvent les abus du patriarcat.

La confrontation entre modernité et tradition s’affiche aussi dans l’instrumentarium hybride convoqué par Misato Mochizuki : sans se regrouper selon leur origine ethnique, on trouve d’un côté violon, harpe et percussions, de l’autre shakuhachi, shamisen et koto – souvent, l’auditeur demeure troublé par les échos naturels ou organisés de ce dernier avec la harpe. Assis au sol ou en tailleur sur un tabouret bas, les musiciens de l’ensemble Contrechamps semblent des valets de théâtre, recueillis et concentrés, qui jouent parfois en tutti (quelques mouvements de foule trépidants) mais le plus souvent en duo ou seuls. On remarque un ostinato de caisse qui vient tendre des actions-clés (la course du coche, les prémisses du meurtre), un violon accompagnant le bonheur des différents couples, etc.

Jurjen Hempel interrompant régulièrement sa battue, signalons enfin la place laissée au silence dans une partition mezza-voce qui ne souhaite pas perturber le spectateur. De fait, c’est une vraie musique de film que l’on entend ce soir, qui s’intègre au climat de la narration et en transcende l’émotion. En d’autres termes, on n’imagine pas l’œuvre de la compositrice jouée seule, et c’est par là précisément qu’elle fait mouche. » Laurent Bergnach

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